Nous y voilà !
Ma nouvelle vie qui a démarré quand j’ai décidé d’arrêter mon emploi salarié pour plonger dans les turpitudes d’une activité indépendante autour de l’écriture et de la vie locale, il fallait bien que j’écrive dessus !
Pourquoi ?
Parce qu’écrire est le moyen le plus naturel pour moi pour m’exprimer, prendre du recul et comprendre. Et quand on débute une activité indépendante après une vie de salariat, on a besoin d’une bonne dose de recul et de respirations.
Un coaching pour quoi faire ?
Cette envie, ou plutôt ce besoin – ou les deux – s’est concrétisée le jour où j’ai commencé un coaching. Un quoi ? Un coaching : qu’est-ce qui se cache derrière ce mot fourre-tout vaguement anglicisé ? Cela va être l’occasion pour moi de le tester, et bien sûr de le raconter.
Dans ma vie antérieure dans les ressources humaines (les fameuses RH), j’ai été souvent amenée à recommander des « coachings » pour certains salariés, pour les aider sur une problématique précise, mais sans l’avoir essayé. Grave erreur, c’est en le testant qu’on comprend !
Un petit retour en arrière s’impose.
Allez on retourne en 2020 : le confinement ça vous dit quelque chose ?
En fait, il faudrait que je retourne encore plus loin : 2013 : l’année où nous avons quitté Lyon, la ville, pour nous installer à Éveux, petit village de 1200 habitants dans l’ouest lyonnais.
On s’installe à la campagne pour avoir une maison abordable et un jardin – le graal quand on a des enfants en bas âge – ‘d’autant que nos possibilités de sorties se réduisent comme peau de chagrin. On calcule alors à la minute près le temps de trajet pour aller chaque jour à Lyon, centre névralgique, seul endroit possible pour travailler. Et toute notre vie, travail, copains, loisirs sont encore à Lyon.
Au fil des années, on commence à rencontrer des gens sur place, surtout avec la scolarisation des enfants, et à faire partie d’associations locales. La vie commence à prendre racine dans notre petit village aussi.
Quelques années après notre installation éveusienne, il y a eu de grosses grèves de train avec parfois de grandes périodes sans pouvoir aller à Lyon, et le début de quelques jours de télétravail autorisés de-ci de là.
Puis est arrivé le confinement, et le télétravail est devenu la norme. Travaillant pour l’international, j’étais déjà une habituée de la visio à outrance, mais avec le télétravail total ou même partiel, j’ai pris conscience que je passais ma vie à parler à des gens par l’intermédiaire d’écrans.
L’envie de renouer avec un lien physique et une proximité immédiate m’a fait postuler à un rôle de correspondante locale de presse pour le Progrès (CLP on dit dans le milieu).
Ah oui parce que pendant le confinement strict, mon voisin avait pris l’habitude de me faire passer son journal, et j’avais pris goût à lire les actus locales (et à faire des sudokus, mais ça c’est une autre histoire, dont je préfère ne pas trop parler…)
Et là, j’ai mis le doigt dans un engrenage incroyable : non seulement je rencontrais des gens en vrai, mais très souvent, j’étais très touchée par leur histoire, leur personnalité, je découvrais à chaque fois un projet, une asso, une anecdote locale, qui me menaient vers d’autres informations, sans parler de la légère addiction à la joie de voir un de mes articles paraître dans le journal, et de voir aussi la satisfaction des personnes qui le lisent.
Bilan de mi-carrière et cheminement
J’ai exercé cette activité de CLP en parallèle de mon activité de salariée à 80%, mes 2 jours de télétravail par semaine me permettant d’intercaler aisément des interviews tôt le matin, le midi ou le soir.
Début 2022, j’ai initié un bilan de mi carrière (joli euphémisme), proposé par mon organisation aux salariés qui allaient atteindre la moitié de leur vie professionnelle, c’est-à-dire l’âge fatidique de 45 ans. L’occasion idéale pour se poser à nouveau les questions essentielles : qu’est-ce qui m’anime ? Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Comment je me projette ? L’accompagnement me fait tout remettre à plat, et me projeter vers autre chose.
Et clairement ce qui me faisait vibrer était désormais dans mon territoire rural, et loin de la capitale des Gaules.
Lors de la conclusion de ce bilan, je tire deux cartes qui font immédiatement écho et que je garde résolument en tête : humilité et fraîcheur.
Avec la guerre en Ukraine, entrainant un pic d’activité dans mon organisation, les dysfonctionnements internes me confortent dans le fait que je dois désormais mettre mon énergie autre part, et je franchis la dernière étape.
Passer du salariat à …. autre chose
En septembre 2022, j’entame le dispositif Je créé mon entreprise avec la Chambre de commerce de d’industrie (dispositif de 10h financé par l’Etat pour permettre aux personnes qui souhaitent lancer une activité de construire leur projet), et je mène des entretiens réseaux avec plusieurs personnes travaillant dans des domaines qui m’intéressent : biographe, journaliste, conseil RH.
En décembre 2022, je tourne définitivement la page de ma vie en tant que RH dans l’humanitaire, et commence ma nouvelle vie de : chômeuse ! Je dis ça en plaisantant mais la réalité est là : le fait de pouvoir m’inscrire au Pôle Emploi et de bénéficier d’indemnités pendant la période de création d’activité permet de lever le frein financier, même si les revenus baissent de toute façon de façon assez substantielle.
En mars 2023, je crée enfin ma micro-entreprise.
Le délai de 3 mois entre les deux dates est assez révélateur des moments de doute et tergiversation sur le choix de mon statut, et les modalités de création. Pendant tous les mois précédents, j’ai couru tous les salons des créateurs d’entreprise et de transition professionnelle, pour entrer dans la nébuleuse de l’entreprenariat : micro-entreprise ? EURL ? SASU ? SAS? Portage salarial ? Coopérative d’entreprises ? Incubateur ? contrat CAPE ? Et je vous passe d’autres acronymes tous plus abscons les uns que les autres… Certaines personnes me disaient que c’était facile de créer soi-même une micro-entreprise, mais j’ai préféré me faire accompagner pour cette étape. Finalement le fait de me faire accompagner par la Chambre des métiers de l’artisanat (CMA) (non je ne vous expliquerai pas pourquoi je suis allée à la CMA et pas à la CCI ou ailleurs… enfin si je peux vous le dire : une nana de la CMA m’avait dit que comme les graphistes étaient considérés comme des artisans, sur un malentendu mon activité de rédaction de contenus pourraient y être assimilés. En fait mon activité de rédaction de contenus est très compliquée à catégoriser puisque je suis entre le statut de journaliste et celui d’auteur, qui sont des statuts très particuliers.)
Bref, il s’avère qu’il y a ce qu’on fait et dans quelle case il faut mettre les choses. Il se trouve que finalement mon activité de CLP reste à part, sous forme d’honoraires, et pas dans ma micro, ça a été la seule information intéressante de cet accompagnement, mais au moins j’ai été rassurée sur le fait que les choses étaient bien faites au niveau légal. Et ça m’a aussi ouvert les yeux sur le fait qu’en vrai « entrepreneuse » ce n’est pas vraiment comme ça que je vis ma nouvelle vie (d’où le titre un peu ironique de mon article).
Indépendante mais pas seule
En juillet 2022, j’avais découvert qu’il existait un collectif d’entrepreneurs issu de l’espace de coworking du Pays de L’Arbresle, Le Canevas 2.0, autour duquel je tournais… Juste avant le COVID, j’avais d’ailleurs postulé pour remplacer la chargée d’animation du lieu lors de son premier congé maternité, avec l’objectif de découvrir l’écosystème économique local. C’était le début de mon cheminement… Je m’en suis approchée sous le prétexte d’écrire un article dessus , mais bien sûr aussi pour commencer à prendre des informations pour ma situation future.
Cela illustre bien ma manière de faire : je m’intéresse à quelque chose donc j’écris dessus ce qui me permet de le tester avant d’aller éventuellement plus loin.
Au début, je voulais surtout connaître des entrepreneurs locaux pour écrire sur eux, ce que j’ai fait et que je continue à faire.
Et petit à petit, j’ai fait partie de la cellule de coordination du collectif, et participé à la transformation du collectif en association. Cet esprit associatif que j’affectionne tant perdure dans ma nouvelle vie professionnelle, quelle bonne nouvelle !
Et d’ailleurs, ma nouvelle vie c’est ça : les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle sont totalement gommées. Pourquoi ? parce que quand je fais des choses dans ma vie personnelle, cela me donne des idées d’articles, et mes articles me donnent des idées pour mes loisirs.
Joindre l’utile à l’agréable : c’est bien mon mantra du moment et j’adore ça ! Le fait qu’il n’y ait plus aucune frontière pourrait être déstabilisant, ça l’est d’une certaine manière, mais j’y vais naturellement et ça me va bien. J’expérimente une nouvelle manière de fonctionner où ce que j’ai envie de faire, ce qui m’appelle, je le fais, sans plus me poser de questions.
Correspondante locale de Presse (CLP), kézako ?
Et donc qu’est-ce que je fais ?
J’ai donc une activité de correspondante locale de presse pour Le Progrès, pour, non plus seulement Éveux, mon village, mais aussi la commune voisine de Sain-Bel, et les communes moins voisines mais que j’adore de Chevinay et Bully. Et tout récemment je m’aventure dans les monts du Lyonnais avec Sainte-Foy-L’Argentière.
Qu’est-ce qu’être correspondante locale de presse ?
Il s’agit de rendre compte de la vie locale tout simplement. Cela peut donc être très simple, mais aussi ouvrir plein de possibilités.
C’est ma grande découverte : la vie locale, à deux pas de chez soi, est tout simplement passionnante !
D’accord, tout n’est pas passionnant (et encore) mais comme pour tout, cela dépend comment on aborde les choses. Ma manière de faire est d’aborder les sujets avec une certaine candeur, donc je m’émerveille un peu de tout. Principalement de l’engagement associatif des personnes que je croise : leur générosité, leur simplicité, leur gentillesse me touchent au cœur.
La base de la vie locale, ce sont les conseils municipaux. Dit comme ça, ça ne fait pas rêver. Mais en fait c’est hyper intéressant. Il s’agit du nerf de la guerre de la vie politique du pays, et même du monde finalement. Au début, j’avoue, je n’y comprenais rien. Petit à petit, on comprend quel organe a la compétence pour quoi : la commune, la communauté de communes, les syndicats intercommunaux, le département, la région, l’Etat, l’Europe…. et on entrevoit les enjeux d’une politique locale : les choix par rapport à l’énergie, à la voirie, à l’urbanisme, à l’école… et couvrir plusieurs communes permet de voir les enjeux communs et les spécificités de chaque commune.
Et ensuite le rôle du CLP qui assiste au conseil est de rendre des délibérations assommantes compréhensibles par les lecteurs. Et ça c’est chouette ! et il faut aussi trouver les bonnes photos qui illustrent le sujet principal abordé, donc se constituer une base de données de photos est hyper important. Et donner à comprendre ce qu’il se passe sur la commune, c’est aussi jouer un mini rôle dans la potentielle implication des habitants, titiller leur rôle de citoyens.
Et puis il y a tous les évènements sur la commune à annoncer, en lien avec les associations, donc les associations à rencontrer. J’ai choisi de faire pour Éveux des portraits de bénévoles pour montrer la diversité des gens qui constituent les associations et qui font vivre les villages. Et après les portraits ou les interviews ça peut être plein d’autres personnes : le maire of course, mais aussi des chefs d’entreprises, un restaurateur, un boulanger, un sportif, une sapeur pompier volontaire..
Le tout étant de faire le sujet avec un angle particulier, en lien si possible avec une actualité.
Ce qui est chouette c’est qu’avec le Progrès, je peux proposer des sujets qui sortent un peu de l’ordinaire, comme tester une activité sportive nouvelle qui démarre (j’ai testé comme ça le water polo, et aussi fait un baptême de plongée), ou participer à un évènement qui m’intéresse sur une autre commune, et en faire un article. Cela donne à mon expérience vécue plus d’intensité, et prolonge l’expérience, et fait que je partage quelque chose qui me plait, que j’ai testé en famille par exemple, ou seule, et que j’ai envie de conseiller. En septembre 2022, quand on a décidé de se lancer le défi de tenter pour la première fois de courir un marathon, celui du Beaujolais, avec notre groupe local de runners du dimanche, ma plus grosse motivation, ça a été de pouvoir en rendre compte dans le Progrès. C’est les prémices du « Vivir para contarla » dont je parlerai plus loin.
Voilà pour la partie CLP, je pourrais encore en écrire des lignes et des lignes, tellement c’est riche et nourrissant. Ah oui, il faut aussi préciser que chaque correspondant est rattaché à une rédaction, pour ma part, celle de Villefranche – Tarare, et que nous avons des formations régulières qui sont proposées au CLP : d’abord une formation intégration, et ensuite des formations sur des thématiques : comment couvrir un conseil municipal, comment faire une interview, la photo … avec Alain Coste, au Progrès depuis des années et des années, qui a toujours plein d’anecdotes journalistiques locales à raconter.
Il était une fois dans l’ouest…
Entre le magazine Il était une fois dans l’ouest et moi, c’est une histoire d’amour 🙂 Il y a quelques années, j’avais répondu à une annonce Face Book pour faire la couverture du magazine en duo avec ma fille. Je lisais le magazine, je me souviens que le trouver était toujours source de joie pour moi car la parution est rare (4 fois par an).
Et donc j’ai fait une session photo avec Amélie, et ma fille, chez moi et dans mon village, et l’expérience était très chouette. Et le fait d’être en couv’ du magazine, + à l’intérieur avec de belles photos de nous habillées dans de belles fringues d’une boutique dont le mag faisait le promo, j’avais trouvé ça super sympa. Et puis forte de mon expérience de CLP, j’ai osé recontacter Amélie des années plus tard, pour lui proposer timidement d’écrire des articles pour le magazine. Et quelle ne fut pas ma surprise quand la réponse a été tout simplement positive.
J’ai donc commencé avec le magazine en pointillé à glisser un article par numéro à partir de début 2022. Et quand j’ai senti que j’étais prête à basculer, c’est bien sûr tout naturellement que j’ai proposé à Amélie de m’investir plus dans le magazine. Et là encore, un grand oui de ce part, très rassurant pour moi !
Avec un nouveau paramètre à intégrer : les articles c’est bien, mais le magazine est un gratuit qui ne peut exister que grâce aux annonceurs. Et donc mon rôle principal serait quand même de dénicher des annonceurs. Fichtre ! une démarche commerciale, je n’avais pas du tout imaginé ça ! Et j’ai eu la chance de faire un premier publi-reportage pour : le Canevas 2.0, l’espace de coworking du Pays de L’Arbresle, avec qui j’avais déjà noué des liens grâce au Progrès et au CEPA. Tout est lié !
Petit à petit j’ai pris conscience, non seulement que les personnes qui payaient pour être dans le magazine étaient contentes de le faire, et qu’en plus faire un publi-reportage, c’est quelque chose que j’aime beaucoup faire ! On se concentre sur la plus-value des personnes, ce qu’elles apportent, le positif, et naturellement c’est comme ça que je conçois les choses.
Et l’aventure d’Il était une fois dans l’ouest s’est étoffée d’une manière que je n’aurais pas imaginée : j’ai découvert l’écriture d’articles de blog, ma passion, mon amour. Une autre manière d’écrire, beaucoup plus libre qu’un article papier.
Autre point très sympa de l’aventure : en plus d’Amélie, la fondatrice du mag, il y a Charline, la magicienne du design, et Caroline qui nous a rejointes pour faire comme moi, mais avec une sensibilité très différente, ce qui fait qu’on forme une petite équipe complémentaire, tout en restant très autonomes, avec chacun nos activités autres. Et d’autres projets se lancent autour d’Il était une fois dans l’ouest avec la box de produits locaux notamment, le fait de fédérer un peu des partenaires, lancer un salon de créateurs, bref plein d’idées un peu folles mais que je trouve très chouettes car toujours dans cette veine qui m’anime de mettre en valeur et faire découvrir notre beau territoires et les belles énergies qui en émergent.
Vivir para contar la
Alors ça c’est la partie la plus difficile à cerner de mon activité. Est-ce que cela fait partie de mon activité d’ailleurs ? Je pose la question mais en fait oui je le sais bien. Cela fait justement partie de ma vie et donc de ma vie professionnelle. C’est même l’essence de mon activité.
En février dernier, ah oui tiens je n’ai pas fait qu’arpenter les salons et prendre des infos, j’ai fait mon site internet. Moment fondateur pour moi car 1/ internet et la technique me faisaient peur et ça me paraissait une montagne 2/ l’exercice de faire son site internet est presque thérapeutique : il faut justement faire un pas de côté pour arriver à structurer, expliquer, montrer, avec logique, les services que vous proposez. J’emploie le mot thérapeutique à bon escient car je l’ai vécu comme ça et mon site s’en ressent : je parle de moi, de moi et encore de moi (en même temps j’aime bien ça et d’ailleurs la preuve c’est que je continue, la mise en abyme infinie).
D’où mon besoin (ou mon envie plus justement) de suivre un coaching qui est tombé à pic dans ma vie d’entrepreneuse. En effet, j’avais beaucoup aimé faire mon business plan avec la CCI parce que parler de son projet à quelqu’un permet d’être aiguillée et ça fait beaucoup avancer. J’avais pensé intégrer plutôt un groupe de co-développement car j’aime beaucoup cet aspect groupe (que je retrouve au CEPA par exemple) mais finalement l’aspect coaching individuel est je crois très adapté dans un premier temps car ça vient quand même toucher beaucoup la corde sensible (en gros, je chiale à gros bouillons).
S’affirmer en toute légitimité
Alors j’explique comment j’ai rencontré Elodie et pourquoi je me suis lancée avec elle, à l’insu de mon plein gré.
D’abord j’ai dit que j’avais fait mon site internet en février, ça oui, mais par contre je n’ai pas trop communiqué dessus, en fait pas du tout. Pourquoi ? parce que justement je ne suis pas encore au clair avec l’offre que je propose et que finalement mes collaborations avec Le Progrès et Il était une fois dans l’ouest me nourrissent déjà pas mal. (intellectuellement tout du moins, nous reviendrons à une petite thématique pas du tout importante qui est : c’est bien beau tout ça mais est-ce que ça fait bouillir la marmite ?) La réponse tient en trois lettres, mais en fait c’est plus subtil que ça.
Je vous ai dit ma passion pour les articles de blog : j’en ai fait plein pour Il était une fois dans l’ouest. C’est bien simple, dès que je faisais quelque chose, j’avais envie d’en faire un article de blog (parfois de manière un peu préméditée mais très souvent pas du tout).
Et puis l’été dernier, le site de Il était une fois dans l’ouest a été remastérisé, donc je n’ai plus eu accès pendant l’été à l’écriture d’articles de blog. Donc, comme cette envie ne s’est pour autant pas envolée pendant l’été, j’ai écrit des articles pour mon propre blog, car oui sur mon site internet, j’ai aussi un blog, que je ne pensais pas forcément alimenter. J’avais déjà publié un article sur la course à pieds (courir : source de vie absolue) mais en juin j’ai surtout écrit un long article un peu en live sur mon expérience sur le chemin de Compostelle, que je préparais depuis longtemps, et alors que je l’ai envoyé qu’à des connaissances (et pas sur les réseaux sociaux), il a été beaucoup lu, et a beaucoup plu je crois. J’ai donc poursuivi pendant l’été en repimpant mon article sur la course à pieds, puis fini un article débuté sur le yoga (le complément idéal de la course), puis un article sur notre expérience de vélo en famille, bref, je me suis lâchée. Et le fait de les partager et de recevoir la plupart du temps des retours sympa a je crois fait sauter le verrou de l’écriture personnelle que je peux partager. Parce que pour moi partager mes expériences c’est faire résonner des choses (ou pas et tant pis) chez les gens, sans aucune prétention de donner des leçons de vie. (on revient bien à la carte humilité tirée à la fin de mon bilan de mi carrière).
Et donc en août, je me suis sentie de faire mon coming out, à savoir le fameux post avec ma photo et mon histoire de reconversion ou de lancement d’activité et de mise en avant de mon site. ça y’est j’étais prête. C’est vraiment une histoire de cheminement parce que je savais depuis longtemps que je devais le faire mais je n’étais pas prête.
Et c’est comme ça que quelques personnes m’ont contactées, notamment Elodie, qui m’a fait un message très sympa sur le magazine, et qui voudrait mettre en avant son activité de sophrologue en me proposant de tester une séance. J’ai du lui expliquer que pour tester, cela signifiait pour elle prendre un publi, qu’on pourrait compléter par un « j’ai testé pour vous ». Toujours un peu difficile pour moi de devoir créer une relation impliquant de l’argent, alors que la raison est valable et très valable, heureusement je suis de plus en plus à l’aise avec ça.
Bref, Elodie m’a proposé qu’on se rencontre, on a déjeuné ensemble et de fil en aiguille, elle m’a proposée que je sois son cobaye pour sa formation de coach qu’elle a entrepris en plus de son activité de sophrologue (et de son autre métier qu’elle exerce à 100 %). Très bonne accroche et très bon feeling, donc j’ai bien sûr accepté, d’autant que je sais implicitement, sans pouvoir l’affirmer haut et fort, que ça sera forcément une matière à écriture, d’autant que cela fait partie de son besoin à elle aussi.
Donc voilà, lors de notre première rencontre, on a convenu d’une intention dans ce coaching. Après une courte discussion, nous avons convenu que j’avais besoin de m’affirmer en toute légitimité dans ma nouvelle activité. Cela touche pour moi à justement l’argent ! Comment je peux prétendre avoir une nouvelle activité si je n’en vis pas, si mes revenus ne sont pas suffisants. Là encore, je vois bien qu’il s’agit de peurs et d’injonctions sociétales car je viens de commencer mon activité, donc c’est tout à fait normal que mes revenus ne soient pas encore au max, d’où l’intérêt de ce filet de Pôle Emploi pendant deux ans, et même plus puisque je ne touche jamais l’intégralité de mon chômage car je gagne chaque mois de l’argent, et même des fois beaucoup (enfin beaucoup à mon échelle) ! Bref, cette intention me va, d’autant que j’avais déjà tourné autour de cette problématique lors d’un atelier au Canevas avec une coach sur le syndrome de l’imposteur, sujet qui m’a tout de suite parlé, et où j’avais d’ailleurs rencontré Caroline, qui fait partie de la même bande d’imposteuses que moi 🙂
La solution est en toi…
Et donc première session avec Élodie qui annonce la couleur : le but est de t’aider à trouver les solutions, les réponses sont en toi. Donc oui le parallèle avec la psychothérapie est assez flagrant. Le coaching, j’en ai beaucoup entendu parlé pendant mes années de RH, mais je ne l’ai jamais expérimenté. Décidément, c’est fou ce que vivre les choses permet de les comprendre intrinsèquement. Donc Élodie est mon miroir. Elle me pose des questions, je réponds, elle reformule, je corrige, je parle, je digresse, je pleure, elle me regarde avec une infinie bienveillance, réoriente sa question, je résiste un peu, je me bloque un peu mentalement, je doute, je me dis que ce dont j’ai besoin c’est quelqu’un qui sait gérer une boite, j’ai l’impression qu’on patauge, qu’Elodie me renvoie la patate chaude sans cesse et puis petit à petit on touche au cœur de ma nouvelle vie : son pourquoi, ce qui résonne en moi, ce qui rend les choses cohérentes, et comment je veux l’exercer. J’ai des flashs de luminosité : bon sang mais c’est bien sûr ! Je peux mettre des indicateurs pour mesurer mon activité qui sont mes propres indicateurs ! Un peu comme l’indice de bonheur du Bouthan. Donc moi ce qui m’importe c’est quoi ? C’est exercer mon activité en toute liberté, c’est d’y prendre du plaisir, et de toucher un revenu convenable. Mais tant pis si j’y passe plein de temps parce que ce n’est pas un critère pour moi vu que c’est aussi du temps de vie tout court. Pour résumer : j’ai décrit mes multiples activités et le but est d’essayer de trouver le dénominateur commun entre toutes ces activités pour que je puisse communiquer dessus plus facilement.
Vivre plusieurs vies
A Éveux je travaille régulièrement un petit dans le resto qui s’y est ouvert l’an dernier car Matthias peinait à recruter. Comme c’était au moment où je montais ma micro, j’ai intégré dans les activités possibles de ma micro, en plus de la rédaction d’articles, du travail en salle. Hé oui, c’est possible ! et donc quand il m’appelle pour l’aider, je lui fais une facture. Et j’aime ce côté devenir serveuse pour un midi, ou aller faire la plonge. C’est dans mon village et au contact des gens, ou pas dans le cas de la plonge, mais ce n’est pas derrière un ordi, c’est un travail que j’ai toujours eu envie de faire, mais qui ne rentrait pas dans mon cursus et l’acceptation sociale associée.
Bref, ça c’était avant parce que maintenant, j’ai envie de rattraper cette envie de « petits boulots » affreuse appellation, et je me souviens qu’en étant étudiante, je vivais le fait de travailler parfois pendant les vacances comme de petites aventures : un inventaire, le mac do, les vendanges.
Les vendanges justement ! Je me suis dit que j’avais bien envie de les refaire. Pourquoi ? pour l’aventure d’une vie en groupe pendant quelques jours, pour le côté au grand air et physique, et m’immerger dans un des côtés forts de mon territoire : la vigne, et aussi gagner des sous, et aussi écrire sur cette expérience.
J’ai donc passé 8 jours en septembre à faire les vendanges, mais pas n’importe où, dans le domaine des Brosses, à Saint-Jean-des-Vignes, chez Denis Barrot. J’ai eu son contact par Amélie car elle a fait des photos pour lui, il a pris un publi dans le mag et est l’un des seuls hommes à avoir fait la couv’, et on avait prévu de fêter les 7 ans du mag chez lui. Pour moi ça fait encore plus sens. C’est donc un « petit » boulot (au sens qu’il est payé au Smic et que le seul pré-requis est d’être en bonne forme physique) mais le fait que ce soit à 10 km de chez moi, accessible en vélo était important, et puis dans notre coin, les vendanges c’est un évènement. J’ai pu faire un diaporama et une interview de Denis pour le Progrès, et j’ai aussi constaté un truc : ça ne m’empêche pas de continuer à bosser car j’ai souvent des réunions et des rendez-vous en soirée. Donc ça me permet de travailler avec un bon rythme et d’enchaîner avec mon autre vie, au contraire, l’activité entraîne l’activité, et me nourrit. Ce qui m’amène à ma révélation : en fait, ce n’est pas entrepreneuse que je veux être, mais multi-activités, ou slasheuse comme on dit maintenant (enfin maintenant de il y a 10 ans) ?
C’est finalement lors d’une session de coaching que j’ai pu prendre conscience de cela, et quand j’ai fait l’exercice demandé par Elodie à l’issue de la première séance. Il s’agissait de lister mes différentes activités et de leur associer des indicateurs que je me suis moi-même fixé : plaisir, liberté et rémunération.
La deuxième session de coaching a eu lieu 2 semaines après. J’avais fait mes devoirs, j’étais sereine. On est reparti de ces activités listées, et j’ai du ensuite choisir un point à creuser parmi ces activités. Arrgh, en fait en coaching c’est tout le temps le coaché qui doit choisir et décider. Je me sens un peu coincée, prise au piège. J’ai l’impression que si je fais le mauvais choix, si je cible mal ma problématique, tout ça ne servira à rien. Mon mental s’affole. Finalement mon choix me conduit autour d’une problématique dérivée de l’affirmation de soi : quelle est ma plus-value et comment la rendre visible ? Pour m’aider, Elodie me propose un exercice consistant à décrire les qualités de personnages de mon enfance que j’aimais bien. Et ensuite de voir parmi cette liste celles qui me caractérisent également : et clac, c’est mon exercice à faire pour la prochaine fois ! Cela peut sembler un peu scolaire, il faut vraiment jouer le jeu je pense pour le coaching soit fluide. A savoir, laisser son mental de côté pour se mettre dans l’exercice. Et finalement ces freins mentaux que je peux me mettre sont les mêmes que je me mets dans mon activités : toutes les injonctions que j’ai ingurgitées.
Pour m’aider dans l’exercice d’expliquer ce que je fais, je choisis une carte de Dixit qui représente le mieux mon activité en mode métaphore. Je choisis cette petite bonne femme aux yeux écarquillés qui parcourt les forêts et la campagne à la rencontre de toutes ces mains lumineuses comme autant de projets que je mets ensemble dans mon filet à papillons et que je mets en lumière pour qu’ils se connectent et créent ensemble de nouvelles choses. CQFD !
Je prends aussi celle sur son vélo qui vole avec un oiseau car quand je me déplace à vélo pour mes rendez-vous, c’est un prétexte à balade, je joins l’utile à l’agréable, je me déplace mais j’admire le paysage, je m’émerveille de leur beauté et des oiseaux que je croise (en pédalant comme une folle car je suis à la bourre…)
Une semaine type ?
Cette semaine de début novembre me paraît être représentative de ce que je peux faire dans une semaine. Donc j’ai envie de la raconter !
Lundi 6 novembre : petit dej du CEPA à la caserne : toujours un moment qui m’apporte énergie, connexions, informations, bref mon bol de bonnes ondes mensuel. A midi on se retrouve chez Sonia avec le groupe Ateliers pour planifier les ateliers des petits dej de 2024 et imaginer d’autres formats : les idées fusent : rencontres découvertes en petit groupe, formations … À 14h30, j’ai mon rdv coaching j’ai Elodie : on creuse encore le sentiment d’illégitimité qui peut m’habiter. Mon devoir : lister les différences être un CLP et un journaliste. Et aussi lister tout ce que j’ai envie de faire et ce que je pense devoir faire pour mon activité (formation photo, SEO, biographe, word press?) et le prioriser.
Mardi matin j’avais rendez-vous d’abord avec Will puis avec Sarah à L’instant pour recueillir leur point de vue sur l’immobilier dans le pays de L’Arbresle : c’est la thématique de la gazette du Progrès avec un concours sur la thématique (à la clé un appareil photo à gagner …) et ça m’a motivée pour proposer un article sur le sujet (ce que je n’aurais pas fait spontanément car assez loin de mes sujets de prédilection), surtout qu’il y a dans la cellule de coordination du CEPA ces deux nanas hyper sympa qui sont conseillères en immobilier : l’occasion de les mettre en valeur également ! À 15h j’avais Joelle de la Bobine pour la relecture finale du publi-reportage pour le numéro de décembre, sur ce lieu magnifique qu’est la Bobine, lieu de rencontres et de croisées de chemins. Et à 16h30, rdv au local de la fraternelle boule d’Eveux pour un article sur la reprise de leur activité. Oui oui on parle bien de boule lyonnaise. L’occasion de replonger dans l’histoire du village.
Mercredi journée atypique puisque j’ai fait un « vis ma vie » avec Gaëlle Faure, une amie de mon village qui développe une activité d’enseignante en activité physique adaptée : j’ai passé la journée avec elle dans la maison de santé où elle a sa salle, puis au GEM à L’Arbresle (lieu d’accueil pour des personnes avec des problématiques mentales) pour un dernier cours de tir à l’arc ! Objectif initial : alimenter et updater son site internet, qu’elle n’a définitivement pas le temps de faire. Gros challenge pour moi sur la partie technique, grosse éclate sur la partie vis ma vie et rédaction de contenus. J’ai aussi pris des photos, et couplé avec un article pour le Progrès. Et me voilà avec un nouveau service que je ne pensais pas proposer !
Jeudi et vendredi : j’ai fait pas mal de travail sur ordi et au tel (oui je suis bien obligée parfois). Pour Il était une fois dans l’ouest : finalisation et envoi des publi-reportages pour le numéro de décembre ; démarchage (tel et mail) de potentiels annonceurs pour le numéro de printemps 2024. J’ai continué de rédiger le contenu du site de Gaëlle, mais surtout fait pas mal de bidouillage sur word press pour insérer un menu en pied de page, télécharger les photos que j’ai faites pour illustrer ses activités, une visio salvatrice avec Fred Cuvelier, du CEPA, qui a été mon formateur pour mon site et avec qui il me restait quelques heures de service après vente à utiliser, m’a permis de dénouer les derniers blocages techniques rencontrés. Pour le Progrès : j’ai rédigé l’article sur l’intégration de l’activité physique adaptée au sein du pôle santé de Sainte-Foy-L’Argentière (avec un petit appel à la maire pour compléter mon article), et celui sur la Fraternelle boule. Et j’ai planifié mes prochains rdv pour des articles : ADMR à sain bel, conseils municipaux de novembre pour Bully, Sain-Bel, Eveux. J’ai aussi fait quelques activités associatives : pour le CEPA (cleaning du whatsapp), pour le comité des fêtes (impression de flyers pour le Téléthon) et distribution de flyers pour l’asso de parents d’élèves. Et j’ai pu lâcher mon ordi pour aller prêter main forte à Matthias à l’Instant entre 14h30 et 15h30 pour l’aider à ranger, en l’absence de sa serveuse malade et de son alternant, à l’école.
Samedi : profitant d’un trajet en voiture : rédaction d’articles pour le Progrès.
Dimanche : publication sur les réseaux sociaux de l’article sur l’immobilier. Et écriture article de blog Vis ma vie d’entrepreneuse 🙂
Bref, une semaine qui reflète exactement la diversité de mes activités mais aussi leur lien : c’est ça que je recherche avec le coaching : mettre en lumière le dénominateur commun entre toutes les activités pour mieux parler de moi et de mes offres.
Cheminer encore et encore…
Les sessions de coaching me fournissent à chaque fois une occasion pour regarder mon activité par un prisme différent, d’aller gratter là où ça fait encore mal (mon mental, les représentations, les fantasmes que j’ai, le fameux syndrome de l’imposteur), et de petit à petit « engrammer » les choses, les ancrer, les encrer 🙂 se les approprier et conscientiser de plus en plus la direction que l’on souhaite prendre. Comment, grâce à plusieurs exercices déjà, et surtout grâces à des outils que je conserve et que je continue d’utiliser : la mesure des activités que je fais selon mes indicateurs, la liste générale de mes envies et projets que je garde pour ne pas oublier tout ce qui me traverse, et que je mets régulièrement à jour, pour pouvoir les décliner et les opérationnaliser, cela me permet de voir si je suis toujours alignée… Je perçois ce coaching comme une psychothérapie pragmatique mais assez profonde quand même qui permet de dénouer des blocages, pas à pas, en malaxant, en retournant des concepts, en se reposant les bonnes questions, en allant creuser les racines d’un petit mal-être ou d’une contrariété. Et c’est vraiment une boussole; une béquille et un booster d’énergie énorme. Je me dis qu’à chaque phase de ma vie d’entrepreneuse, il me faudra un coaching spécifique. Et aussi inventer un mot qui me ressemble plus que ce mot d’entrepreneuse…
Le terme d’indépendante me plait bien, mais une indépendante rattachée à une constellation d’acteurs et d’organisations, qui tisse des liens jour en mettant à jour les connexions possibles, et en provoquant des rencontres et des liens. Et le fait d’avoir plein d’activités différentes, et de sources de revenus multiples, me convient également parfaitement. Le but étant de continuer d’avancer en gardant toujours l’équilibre et l’alignement – tout en bougeant constamment et en se requestionnant en permanence.
Quelle année ! … merci pour ce partage.
J’aime cette idée de liberté en connexion.
J’aime aussi l’idée que l’ouverture et la curiosité dessinent un chemin, une direction, moins évident que de prendre l’autoroute, mais tellement plus exaltant !
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article. Bravo pour cette énergie et merci pour ce partage. Je trouve que le terme tisseuse de liens vous va très bien et dieu sait si nous en avons besoin en cette période.
Merci Nathalie pour votre retour qui me touche ! J’ai hâte de pouvoir tester chez vous un chantier participatif et suivre aussi une partie de vos aventures !
Merci Nathalie